À Maison&Objet, en janvier 2026, Elie Hirsch, sculpteur et dinandier, dévoile une œuvre monumentale et son univers créatif entre métal, mode et métiers d’art.
À l’entrée du Secteur Fine Craft – métiers d’art, il se passe quelque chose. Une sculpture en métal fait vibrer l’espace à la façon d’une calligraphie spatiale. Rencontre avec l’homme qui aimait jouer avec le laiton, le cuivre et l’argent, des formats XS au XL, sans modération.
Vous aimez la matière, comment l’appréhendez-vous ?
E.H : Dinandier, et sculpteur plus qu’artisan, pour moi, le métal se touche, se porte. C’est un corps à corps qui se joue entre la pièce présentée et le spectateur. Aujourd’hui je collabore aussi bien avec l’univers de l’art de vivre, que celui de la haute couture ou de l’art. D’une échelle à une autre, le volume s’exprime différemment, avec toujours une seule matière en signature à dompter.
Le mouvement entre les pleins et les vides, la tension entre les lignes et les courbes dans l’espace… C’est une chorégraphie subtile qui prend vie.

Où regardez-vous pour vous inspirer ?
J’ai toujours rêvé d’être peintre. J’aime le fourmillement des décors peints de l’artiste Edouard Vuillard, les natures mortes aux détails sculpturaux de Chardin, l’Art Nouveau, la danse contemporaine, la musique… Je regarde un peu partout.
Et la mode ? Vous collaborez avec Loewe, Dior, Schiaparelli, Balmain… Le Luxe recherche votre savoir-faire et regard sur ses volumes portés !
Dans l’univers de la haute-couture, je deviens un sculpteur du volume exubérant portable. Un jeu tactile, autour du corps opère. Ma feuille de métal bouscule le patronage et à la fois reprend ses codes. C’est un vrai défi technique !
Loewe, j’ai conçu les squelettes des différentes silhouettes du défilé de 2024 et de nombreuses pièces depuis 2020, Balmain, j’ai notamment imaginé, parmi de nombreuses créations, une tenue pour la chanteuse Beyoncé en vue de la cérémonie des Grammy Awards. Sans oublier Schiaparelli qui a été avant tout un dialogue passionnant avec Daniel Roseberry autour de l’exubérance et la finesse.

« J’ai une relation très particulière à Maison&Objet. J’ai commencé à y exposer en 2007 alors que je venais d’être Lauréat du concours « Jeunes créateurs des Ateliers d’Art de France ». C’est un écosystème international au rayonnement exceptionnel. »
À Maison&Objet, du 15 au 19 janvier, on retrouve l’une de vos pièces monumentales. Dites-nous en plus.
En janvier, j’y présenterai une pièce que j’ai conçu pendant le confinement, dans un temps suspendu. Pensée autour d’un élément central et de trois volumes autour, ce haut relief sera une porte sur l’imaginaire, celui de Fine Craft – métiers d’art.
Dernière question, si vous étiez infidèle au métal, quelle matière choisiriez-vous pour exprimer votre créativité demain ?
Très certainement une matière végétale ! Peut-être le bambou… Une nouvelle matière pour un créateur qui n’a pas fini de nous surprendre.