Les nouvelles collabs : mariage d’amour et de bonnes raisons
Publié le 21 mai 2019
Les associations entre les marques et les créateurs racontent des histoires de désirs et de rapprochements plus enrichissants encore… si affinités.
Décembre 2018. L’Objet et le duo formé par les frères Haas présentent durant Art Basel Miami une collection d’art de la table et de textiles née de leur rencontre. Les affinités sont évidentes entre la flamboyante maison californienne et les deux artistes qui explorent les formes fonctionnelles. Leur imagination débridée est traduite en produits lifestyle grâce à l’expertise de L’Objet qui travaille avec les meilleurs artisans. Cette collab spectaculaire donne de l’emphase aux ambitions artistiques d’Elad Yifrach, fondateur de L’Objet. Elle lui donne aussi l’accès à une foire majeure de l’art contemporain et, à travers elle, à un nouveau public ciblé, amateur de luxe et de créativité.
Pour Moissonnier, le rapprochement avec Julien Colombier est un décalage fécond. « Le regard apporté par des créateurs extérieurs sur nos savoir-faire ouvre de nouvelles voies créatives », explique Christine Duval, sa directrice générale. La commode 573 réinventée à partir de « Pourpre », une œuvre originale, donne une nouvelle dimension au travail sur la couleur de l’ébéniste.
Les collabs permettent également aux marques d’étendre leur identité. Tediber axe sa communication sur les qualités techniques de ses matelas à mémoire de forme. Mais lorsque l’expert de la literie lance en janvier une collection de linge de lit, l’argument R&D est moins porteur. L’association avec Jamini lui offre une légitimité « déco ».
Une collaboration réussie a du sens pour la marque et le consommateur. L’historique manufacture de porcelaine portugaise Vista Alegre a récemment fait appel au talent de designers comme le Brésilien Brunno Jahara, le Britannique Ross Lovegrove ou le Français Sam Baron. Ces collaborations avec des créateurs font partie de sa tradition et lui ouvrent depuis longtemps les portes du monde et de la modernité. Que dire alors de la collaboration entre Sarah Lavoine et les légendaires sandales K. Jacques ? Le lien est à chercher dans l’art de vivre chic et décontracté qui fait le succès de la décoratrice. Une évidence pour les adeptes de son style. Et une façon de s’affirmer dans l’univers de la mode dans lequel elle progresse pas à pas. Un pas joliment chaussé et hautement séduisant. Car quelques soient les bonnes raisons de se rapprocher, le désir doit être le moteur.
Par Marie Montuir
