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Talents & Awards / Franklin Azzi, Designer of the Year Septembre 2020

Franklin Azzi, Designer of the Year Septembre 2020

Publié le 6 mai 2020 Partagez

Franklin Azzi  Noel © Manalili

Diplômé de l’Ecole spéciale d’architecture de Paris, Franklin Azzi est à la tête d’une agence qui emploie une soixantaine de personnes.

C’est sa très grande pluridisciplinarité qui le caractérise, avec des projets qui vont des commandes d’urbanisme jusqu’au dessin d’une poignée de porte.
On compte, parmi ses réalisations à ce jour, de nombreuses boutiques, à travers le monde, pour la créatrice de mode Isabel Marant, la transformation d’un ancien entrepôt à Nantes en école des beaux-arts, et la création de Beaupassage-Grenelle, un ensemble regroupant logements et enseignes culturelles et gastronomiques au cœur de Paris. Elu designer de l’année par Maison&Objet, il imagine, pour l’édition du mois de septembre, une installation scénique et immersive, retraçant le thème de l’espace de travail à travers les âges.

Vous revendiquez le fait de ne pas avoir un style défini. Quelle est la place de l’esthétique dans votre travail ?

Ce n’est pas la première chose à laquelle je pense. Lors d’une conférence récente, l’un de mes confrères, Renzo Piano, rappelait que, dans l’antiquité, le beau voulait dire le bon. Une belle construction était une construction appréciée par ses utilisateurs. Mais pour moi le beau est, avant tout, lié au bonheur qu’il procure. La forme ne doit jamais être gratuite. Elle doit intégrer cinq contraintes techniques. Il y a 30 ans, on considérait que l’architecte était un artiste. C’est toute une génération de gens que je respecte énormément, comme Jean Nouvel ou Christian de Portzamparc. Et quand on était architecte-artiste, il fallait vite définir une patte qui soit forte et reconnaissable parmi tant d’autres. Aujourd’hui, j’ai plutôt l’impression d’être un architecte-technicien. Il faut être dans la recherche fondamentale et résister au fameux « wow effect » pour que les constructions deviennent intemporelles.

Vous avez dit que vous pensez qu’il n’y aura plus de bâtiments neufs à l’avenir. Pourquoi ?

J’en suis à peu près convaincu. Il y en aura, bien sûr, quelques-uns, mais il n’y aura surtout presque plus de démolition. En ce moment, le maître-mot repris par beaucoup de gens est le recyclage. Plus ça va, plus je pense qu’il ne faut pas perdre l’énergie consommée dans la construction d’un bâtiment en le démolissant. Tout bâtiment a un ADN et ma passion est d’essayer d’analyser et de comprendre ce qu’un architecte a voulu dire quand je réhabilite l’une de ses structures. Lorsque l’on a le choix entre démolir et conserver, je préfère très nettement la deuxième option.

L’un de vos projets phare est la piétonisation des berges sur la Rive Gauche de la Seine. Quels ont été les défis principaux que vous avez dû relever ?

Le site, qui va du Musée d’Orsay au Quai Branly, est très contraignant, parce que la montée des eaux est de plus en plus compliquée à anticiper et on sait que, dès que l’on pose des objets sur les berges de Seine, ils peuvent créer des sortes de barrages et renforcer l’inondation. Il fallait, donc, pouvoir évacuer toutes nos installations en 24 heures. C’est également un projet qui a initialement été conçu de façon temporaire. Pourquoi temporaire ? Parce que le préfet de Paris avait très peur que le fait de fermer les voies sur berge aux voitures crée trop d’embouteillages ailleurs dans la ville. Il nous a, par conséquent, demandé de ne pas supprimer les routes goudronnées pour pouvoir les remettre en service, le cas échéant. Nous avons choisi d’imaginer du mobilier urbain en bois massif, qui se compose de poutres les unes posées sur les autres. C’était très technique à réaliser pour qu’il ne se déforme pas avec l’eau et les intempéries. Cela nous a demandé six mois d’études, mais c’était un peu une innovation urbaine, qui a notamment été reprise ensuite par le High Line à New York, où des bancs similaires ont été fabriqués. Enfin, pour des raisons de communication, il a fallu mettre en place le projet en moins d’une semaine. Nous avons, pour cela, collaboré avec des entreprises dans l’événementiel, qui ont cette capacité de répondre très rapidement à une commande.

J’ai lu que vous passez beaucoup de temps sur Google Images. Pourquoi ?

Je fais partie d’une génération boulimique d’images. J’ai besoin, au même titre que les gens apprennent à l’aide de tutoriels, de consommer plus de mille images sur un sujet très précis pour élargir mes connaissances. Ce qui m’intéresse particulièrement dans Google Images par rapport à Instagram, c’est que, souvent, il n’y a pas l’œil de l’artiste derrière. Ce sont des photos quasi-documentaires, brutes, sans filtre. Pour moi, elles sont comme de la matière première.

Par Ian Phillips


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