Caroline Petit a créé sa marque d’arts de la table et de décoration sans rien connaître à la céramique. Des années plus tard, les arts du feu sont devenus une passion, qu’elle partage dans sa boutique-atelier de la rue des Saints-Pères.
Caroline Petit a appris la pratique de la céramique en accéléré. Pour cause de succès fulgurant. « J’ai vécu douze ans aux Etats-Unis, raconte-telle. Là-bas, je parcourais le pays avec mon mari pour chiner des meubles que nous restaurions. Nous avions réservé très en amont un emplacement à Maison&Objet pour septembre 2017.
Entre-temps, je suis tombée enceinte. L’arrivée de notre premier enfant a stoppé net nos virées : nous n’avons plus rien à vendre sur le stand ! Pour ne pas perdre l’investissement, j’ai passé l’été à fabriquer des prototypes de céramiques, une activité que je pratiquais pour mon plaisir. » Le couple pense en écouler 300, les commandes s’envolent à 3000 pièces. « Je n’en dormais plus, j’ai pris un atelier, acheté un four avec les acomptes, recruté des assistants et tout produit en temps et en heure. Mais au prix de 90% de pertes, dues à mon inexpérience.» Sept ans après, Caroline Petit maîtrise son sujet, à force de travail acharné et… de visionnage de vidéos sur Youtube ! Le succès de ses services de table et objets de décoration en faïence, ornés de dessins graphiques à l’encre noire, ne se dément pas.
En 2021, elle ouvrait une boutique atelier dans la très chic rue des Saint-Pères, à Saint-Germain des Prés. « Comme dans un restaurant, j’ai voulu que l’on puisse voir les cuisines », explique-t-elle. L’ambiance est blanche comme de la porcelaine. C’est ici que sont confectionnées à la main toutes les pièces de sa marque Three-Seven, vases, assiettes, jolies suspensions diaphanes. Chacune est ici produite à la demande. Le bureau de Caroline est au centre du dispositif, il voisine avec les tables d’enluminure où s’affairent en silence Charles et Ophélie, les deux dessinateurs. A l’aide d’un petit stylet, ils tracent un trait fin d’encre noire, l’engobe, reproduisant au millimètre près les dessins des collections. Chacun a reçu deux mois de formation, pour maîtriser le stylet mis au point par Caroline et ne jamais varier du calibrage original. L’atelier vit en ce moment une révolution : les collections ne seront plus fabriquées en faïence, mais en porcelaine, plus fine, moins poreuse et plus résistante. « Je suis obsédée par la solidité, avoue Caroline. D’autant plus que ma vaisselle est très délicate, elle donne l’impression de tenir une coquille d’œuf dans la main. Avec la porcelaine, nous pourrons prétendre au marché de la restauration.»
Cette fois, la créatrice s’est fait conseiller et a étonné ses interlocuteurs sur sa connaissance du sujet. La marque change de nom : elle va être rebaptisée « nome », un nom doux et rond. Après sèvres et Limoges, voici la porcelaine, made in Saint-Germain-des-Près.
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