Il a créé le concept des Mama Shelter et lancé le mouvement MOB. MOB Hôtels et MOB house sont des lieux où l’humain a autant d’importance que le décor. Cyril Aouizerate milite pour un tourisme raisonné où chaque ressource serait gérée avec une grande conscience sociale et environnementale. A Saint-Ouen, au cœur du célèbre marché aux puces de Paris, il a lancé le premier MOB Hotel.
Cet artisan du vivre ensemble ouvre ses établissements aux habitants du quartier et aux événements culturels. Après Paris et Lyon, Il prévoit l’ouverture d’autres MOB à Bordeaux, Cannes, Washington et Los Angeles. Rencontre avec un professeur de philosophie devenu hôtelier.
Ma fonction professionnelle est d’accueillir des voyageurs. Je tente de créer des lieux qui ont pour projet d’apaiser le monde.
Dans cette mission d’accueillir l’autre, celle qui m’a inspiré profondément, c’est ma grand-mère. Elle accueillait tous les vendredis une cinquantaine de personnes dans son petit appartement de Toulouse, toujours dans la bonne humeur. J’étais impressionné de voir que la magie, le luxe, la joie n’étaient pas une histoire de décoration mais venaient de l’émotion. Cette mise en scène de l’humain plutôt que des objets m’a donné envie de travailler sur la façon dont on crée un restaurant, sa réception…
J’ai conçu le projet MOB Hôtel de Saint-Ouen à autour de l’idée d’une place de village. J’ai été inspiré par l’Andalousie. Je l’ai construit en me disant que nous n’avions pas le climat de l’Andalousie mais j’ai gardé l’esprit de poésie urbaine qui fait que les chambres ont des terrasses, des jardins, des arbres, des fleurs. Nous avons un poulailler ainsi qu’une cinquantaine de potagers gérés avec les voisins. La question était de créer une sorte de « petit Kiboutz » poétique, dans un monde qui n’est plus celui des années 60.
Quel bonheur ! Voir comment aujourd’hui les exposants, les producteurs de meubles, qu’ils soient industriels ou artisanaux, ont intégré les problématiques environnementales m’a beaucoup intéressé. Le sujet n’est pas uniquement de produire quelque chose de beau, à tel prix. On voit bien qu’il s’est passé quelque chose dans la manière de concevoir les lieux et les objets.