Plein feu sur la céramique

L’eau, la terre, le feu. Aux trois éléments naturels à la base de la céramique se sont ajoutés des siècles de savoir-faire et de talent artistique. Le matériau est naturel, la pratique, artisanale. Rien d’étonnant alors à ce que l’engouement pour cette discipline ne faiblisse pas. Paris Design Week vibre à l’unisson de cet engouement. Honneur aux grands maîtres puisque l’Etude Tajan prévoit une vente aux enchères le 19 septembre de céramiques des années 50, l’âge d’or de la discipline. « 50 céramiques 50 » verra se succéder des lots prestigieux, signés Picasso, Georges Jouve, Colette Guéden, Suzanne Ramié. Les pièces en vente seront visibles dès le 7 septembre. Au 200 Boulevard Saint-Germain, Rémi Bracquemond inaugurera la première galerie Volume Céramics, après trois ans de vente en ligne. Il présente de petites séries de créateurs du monde entier, des vases, des sculptures, des luminaires et même des bas-reliefs, puisque la galerie met ses artistes au service des décorateurs d’intérieur. Autre galerie participante : Hors-séries céramiques, rue Saint-Honoré est tenue par trois passionnés. La sélection foisonnante de pièces contemporaines et rares est exigeante. Un détail, le reflet d’un émail, la poésie d’une forme, le choix est dicté par l’émotion. 

Dans les écoles, les candidats à la formation ne manquent pas. Marie Fleury dirige le centre International de Formation aux Métiers d’Art et de la céramique (AME CNIFOP), situé à Saint-Amand-en-Puisaye. Entre Dijon et Orléans, cette terre de potiers, posée sur des gisements de grès, possède une école unique consacrée à l’art du feu. «  Nous constatons un fort engouement, que ce soit pour les stages courts ou les formations longues, dit-elle. Il y a beaucoup de reconversions professionnelles, un goût pour le manuel. » Les deux majors de chaque promotion, section émailleurs et céramistes-créateurs, auront le privilège d’exposer à Paris Design Week Factory. Parmi les meilleures formations, l’Ecole Duperré est aussi l’une des plus anciennes, puisque sa section céramique existe depuis la création, au XIXème siècle. L’école possède le plus ancien four à bois encore en fonction à Paris… en même temps qu’une imprimante 3D céramique flambant neuve. Ancré dans la tradition, l’enseignement explore également de nouveaux territoires. Les élèves sont invités à collaborer avec leurs pairs de la section mode et l’on voit fleurir par exemple, des ornements en porcelaine sur les chaussures sportswear. L’Ecole ouvrira ses portes à Paris Design Week en exposant la collaboration des élèves de deuxième année avec la Manufacture de Longwy. Ils ont expérimenté la technique des émaux cloisonnés pour mieux la décentrer et la projeter dans le futur. Résultat les 5 et 16 septembre, rue Dupetit-Thouars, dans le Marais.