Le design contemporain rend hommage à l’Hôtel de la Marine

Lors de Paris Design Week, la capitale, jusque dans ses monuments historiques, vibre au rythme du design. Ce sera le cas à l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde, investi en septembre par deux signatures contemporaines : Pierre Renart et Studio Uchronia. L’hôtel est une splendeur XVIIIème, ancien garde-meuble royal, une particularité qui a inspiré le Studio Uchronia. « Il reste de cette époque un mobilier de fou, témoigne Julien Sebban, qui a fondé le collectif. Nous avons voulu rendre hommage aux grands lits à la française des intendants, parés de tentures et passementeries. » Dans la cour d’honneur, Uchronia va dresser une installation artistique, un lit à baldaquin XXL, éclatant de couleurs pop, sa marque de fabrique. Il sera réalisé en carrelage, avec un podium de plusieurs marches, afin que chacun puisse s’y installer. Des rideaux en tissus outdoor y seront suspendus. Les faïences, de la marque Palet, seront en dégradés de couleurs inspirées du ciel, du rouge, très présent dans l’hôtel, jusqu’à la couleur des pierres de la façade. Autre cour, autre style, dans la cour de l’Intendant, l’artiste ébéniste Pierre Renart s’est inspiré de la verrière « en diamant » édifiée par Hugh Dutton lors de la restauration de l’édifice. Il a imaginé un hamac posé sur un socle, duquel on peut regarder le ciel, et sa lumière filtrée par les arrêtes de verre en étoile. Exploitant la souplesse du bois de charme, Pierre Renart réalise encore une fois un ouvrage d’une grande technicité. L’assemblage des sept lattes comme une seule pièce de bois déployée en éventail reprend les entrecroisements de la verrière. Sorti major de sa promotion à l’école Boulle en 2011, Pierre Renart a déjà vu ses meubles entrer dans les collections de musées nationaux et au Mobilier National. « Créer une œuvre pour l’ancien garde-meuble royal qu’est l’Hôtel de la Marine lui a tout de suite plu », témoigne Florence Guillier Bernard, de Maison Parisienne, la galerie qui le représente. L’œuvre s’appelle Escale, comme une halte contemplative, le repos du marin.