Saint-Paul, l’autre Marais

Le micro-quartier Saint-Paul est séparé du reste du Marais par la rue Saint-Antoine que l’on franchit pour plonger dans de petites rues intimistes constellées de galeries singulières.  Le petit passage Saint-Paul est le siège de Disderot, héritier d’un des plus talentueux éditeurs de luminaires de l’après-guerre. Disderot réédite des modèles des années 50 à 70, signés entre autres Alain Richard ou René-Jean Caillette. On pourra y voir la Série 10 de Michel Mortier (1972) et la suspension 3080 de Pierre Paulin. Disderot met son show-room à disposition de ses compagnons de Manufacture de Lux, un label créé par plusieurs éditeurs de luminaires pour distinguer leur savoir-faire : fabrication artisanale dans des matériaux nobles, éditions numérotées. On découvrira alors les nouveautés des Editions Serge Mouille, de Fosfens et de Magic Circus. Quelques mètres plus loin, on ne peut pas manquer la devanture de Bien Fait, à l’entrée du Marché Saint-Paul, car l’extérieur est tapissé du papier-peint de cet éditeur en pleine ascension. Pour Paris Design Week, la façade sera couverte des rayures de Margaux Keller, l’invitée de la rentrée. Cécile Figuette, la fondatrice, a invité la designer, basée à Marseille, à investir le show-room avec ses meubles et ses objets poétiques. Elles dévoileront leur collaboration, deux papiers peints rayés, émaillés du motif signature de Margaux Keller. Bien fait présente aussi le travail d’Alix Waline, artiste muraliste aux fresques pointillistes. Rue des jardins Saint-Paul, Basia Embéricos a pour habitude de commander à des signatures du design, mais pas que, une série d’objets en rapport avec l’humeur du temps.

L’année dernière, en pleine crise énergétique, ils avaient créé des bougeoirs pour la galerie. Cette fois, c’est l’égocentrisme des réseaux sociaux qui a dicté le thème : les miroirs. Michael Anastassiades et Elizabeth de Portzamparc ont planché sur le sujet. Enfin rue Lesdiguières, la Boon Room est une galerie impressionnante déployée sur 700 mètres carrés. Elle présente des talents contemporains du monde entier, rarement vus à Paris. 70 % des pièces présentées sont des œuvres uniques, le reste est en édition limitée. Les 160 talents, confirmés ou émergeants, ont liberté totale. En septembre, seront exposés les nouveaux luminaires canadiens A-N-D Lights et Atelier 001, les meubles peints à la main d’Ahu Studio à Londres et Istanbul, le Français François Lévy, le Britannique Cal Summers, les Italiens Dalmoto… En plus des collections éditées par Boon, avec les franco-indonésiens de Pendhapa ou le New-Yorkais Tom Hancocks. De l’inédit à tous les étages !